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 Religion et Magie

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Buster

Buster


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Religion et Magie Empty
MessageSujet: Religion et Magie   Religion et Magie I_icon_minitimeDim 16 Oct - 10:31

Religion et Magie


Lorsque les Kami Fondateurs fédérèrent la jeune humanité, ils découvrirent que leurs protégés avaient déjà une multitude de croyances dont certaines allaient à l'encontre des enseignements de leurs nouveaux souverains. Les choses se compliquèrent encore avec les aptitudes inégalées du mortel Isawa envers la magie élémentaire ainsi que l'arrivée de Shinsei. On doit au deuxième empereur, le fils de Hantei lui-même, d'avoir unifié les différentes composantes religieuses de la nation en un tout cohérent.
Le coeur de la religion rokugani est le culte d'Amaterasu, Dame Soleil (et dans une moindre mesure celui d'Onnotangu, Seigneur Lune que l'on tente surtout d'apaiser). Souveraine de la création, mère des fondateurs de l'Empire, sa faveur marque les rokugani et les distingue des peuples encore barbares au delà des frontières de Rokugan.
Amaterasu et Onnotangu résident dans le Paradis Céleste, le Tengoku. Ils règnent sur ce royaume de lumière mais en partagent les domaines avec d'autres puissances.
Les Sept Fortunes Majeures sont les principaux dieux que les humains vénéraient lorsque les Kami les découvrirent. Une fois le système religieux unifié, ces sept divinités furent considérés comme des alliés d'Amaterasu et lui rendent hommage en siégeant auprès d'elle dans le Tengoku. Les Sept sont :
- Benten : fortune de l'amour romantique et de la beauté
- Bishamon : fortune de la force
- Daikoku : fortune de la richesse et de l'abondance
- Ebisu : fortune du travail honnête
- Fukurokujin : fortune de la sagesse
- Hotei : fortune de la satisfaction
- Jurojin : fortune de la longévité

Dans leurs représentations classiques, les sept sont de sexe masculin, à l'exception de Benten.
Il existe aussi une infinité de Fortunes Mineures, de divinités qui pour la plupart ont des origines très modestes, voire purement locales. Le mandat céleste que chaque Empereur reçoit d'Amaterasu lui donne également la prérogative après la mort d'un de ses sujets d'élever l'âme du défunt au rang de Fortune Mineure, et donc de donner naissance à un culte lui rendant hommage. Bien que cet événement soit rarissime, il existe des dizaines, des centaines de divinités mineures dont les chapelles et les mémoriaux parsèment l'Empire. Certaines sont des mortels divinisés par un empereur, d'autres des divinités mineures antérieures à la fondation de l'Empire et quelques unes ont des origines encore plus nébuleuses. Parmi les nombreuses fortunes mineures, on peut en citer plusieurs particulièrement connues :
- Emma-O, le juge des morts qui reçoit les âmes défuntes et les envoie vers leur destinée future.
- Osano-Wo, fortune de la Foudre et du Feu. Second fils du kami Hida et dont la mère était le Dragon du Tonnerre, Osano-Wo est réputé pour sa nature passionnée et colérique.
- Inari, fortune du riz et du bon grain ainsi que protecteur des renards
- Suitengu, gardien des eaux, fortune tutélaire des marins et des pécheurs

A l'écart des Fortunes, on trouve aussi d'autres puissances de nature encore plus mystérieuses, les Dragons. Au minimum, il y aurait au moins six Dragons. Cinq d'entres eux incarnent les éléments (Air, Eau, Feu, Terre et Vide). Le sixième est le Dragon du Tonnerre qui s'est déjà manifesté plusieurs fois dans l'histoire de l'Empire et dont un avatar aurait été la mère d'Osano-Wo. On parle d'autres dragons plus mystérieux et plus reclus mais les avis divergent à leur sujet. Les Cinq Dragons Elémentaires se mêlent rarement des affaires mortelles et ne cherchent pas vraiment à ce qu'on leur rende hommage. Il leur arrive cependant de transformer un mortel en Oracle, en avatar de leur pouvoir dans le Ningen-do, le monde des humains.

Enfin, les Kami Fondateurs sont censés résider à nouveau auprès de leurs parents, la croyance populaire considérant qu'au fur et à mesure qu'ils sont morts, les Enfants de la Lune et du Soleil ont pu retourner au Tengoku.

Du point de vue des mortels, ces puissances sont souvent énigmatiques, capricieuses voire imprévisibles et l'on essaie autant de se les concilier que d'éviter d'attirer leur courroux. Bien que certaines des puissances célestes soient de nature plus compatissante ou tolérante que d'autres, elles suivent des contraintes et ont des objectifs tellement distincts du quotidien de l'humanité qu'il leur arrive fréquemment d'agir de manière apparemment arbitraire, voire cruelle. Les rokugani sont convaincus que chaque chose dans l'univers a sa place et qu'il existe une raison à cela, même si cette raison n'est pas forcément aisée à comprendre.
L'univers n'est pas peuplé que de mortels et de puissances célestes mais aussi de divers êtres de nature plus exotique. Les plus omniprésents et paradoxalement les moins visibles pour la plupart des habitants de l'Empire sont les kami élémentaires (à ne pas confondre avec les Kami Fondateurs, les enfants de la Lune et du Soleil).
Chaque roche, chaque arbre, chaque ruisseau possède un esprit, un kami, qui est lié à un des quatre éléments et bien que ces esprits se manifestent rarement de manière évidente (en dehors du fait que la source d'eau coule, la flamme dans la lanterne brûle et ainsi de suite…), il est important de se les concilier. Lorsqu'une source se tarit ou qu'un tremblement de terre détruit un village, on considère que les gens qui habitent dans les parages ont soit commis quelque chose qui a offensé les kami ou ont négligés leurs devoirs spirituels trop longtemps. Rokugan est un empire ou les manifestations de déplaisir des kami (ou des puissances supérieures à travers les kami) sont légion, ce qui montre bien que la voie des cieux est particulièrement difficile à comprendre. Les tremblements de terre, les tsunami et les tempêtes sont fréquents et témoignent de la nature capricieuse et incompréhensible des kami qui habitent toute chose ainsi que de la volonté énigmatique des Fortunes et des Dragons.
Enfin, les rokugani rendent hommage à leurs ancêtres, qu'ils soient liés à eux par le sang ou parce qu'ils portent le même nom et appartiennent à une vaste famille qui servit cet ancêtre autrefois. Ainsi, tous les samurai de la famille Doji par exemple rendent hommage à Dame Doji et à certains défunts qui ont donné encore plus d'éclat à ce nom prestigieux bien que la quasi-totalité de ces samurai (plusieurs dizaines de milliers) ne soient pas les descendants par le sang de la fondatrice du clan de la Grue. Chaque demeure de l'Empire abrite ainsi une tablette funéraire ou un petit autel devant lequel se recueillir et faire des offrandes aux ancêtres de sa famille. Cette pratique est répandue à tous les niveaux de la société. Certains ancêtres particulièrement prestigieux (comme les fondateurs de certaines familles de samurai ou les Sept Tonnerres par exemple) se voient élever des mémoriaux spécifiques ou même des temples voués à perpétuer leur souvenir.
Fondamentalement, on pourrait résumer les choses ainsi : pour les rokugani, tout ce qui est visible et même invisible participe de l'ordre naturel de l'univers, de la Roue Céleste. Les vivants doivent accomplir leur destinée et les esprits qui les entourent, les divinités et les âmes des défunts doivent être priés ou au moins respectés car sans leur soutien ou leur neutralité, un sort funeste attend l'homme orgueilleux et insensible.
Même les Sept Fortunes Majeures ou la Dame Soleil agissent parfois avec cruauté ou malignité. Pour des raisons souvent nébuleuses et qui quelque fois seulement s'avèrent par la suite bénéfiques aux pauvres mortels.

Organisation de la Religion

Héritier de Dame Soleil, l'Empereur est non seulement le dirigeant de l'Empire d'Emeraude mais aussi le gardien de ses institutions religieuses. Il est donc théoriquement l'autorité spirituelle suprême bien qu'en dehors du palais impérial cette autorité ne se manifeste qu'à travers quelques édits du souverain. L'essentiel de l'activité religieuse rokugani est orientée selon deux pôles :

- les Shugenja sont des prêtres membres de la caste des samurai et ils accomplissent donc toutes les formalités religieuses pour leur caste. Bien que certaines familles de l'Empire (les Isawa, les Yogo, les Asahina, les Agasha, les Soshi, les Kuni et les Kitsu entres autres) aient de très anciennes traditions spirituelles, il ne suffit pas de naître dans l'une d'elles pour devenir shugenja. En effet, en plus de leurs devoirs religieux, les prètres-samurai doivent leur statut au fait que les kami élémentaires répondent bien plus favorablement à leurs prières qu'à celles des autres mortels. De nombreuses procédures visent à déterminer si les enfants issus de lignées prometteuses attirent l'attention ou sont capables d'influencer les kami et ceux qui entrent dans ce cas de figure sont alors formés à devenir des shugenja. Il n'y a pas de shugenja heimin et l'on considère généralement que si les kami sont enclins à répondre aux prières de certains samurai, c'est bien parce qu'ils sont la caste privilégiée par les fondateurs de l'Empire et obéissent donc à des principes supérieurs. Bien que l'on considère les prières adressées aux kami élémentaires comme l'équivalent de sorts magiques, il s'agit d'une magie sacrée qui n'a rien à voir avec la sorcellerie interdite, la maho. Chacune des grandes lignées de shugenja de l'Empire possède ses propres rituels et croyances qui détaillent et expliquent les innombrables mystères des kami élémentaires qui ne sont pas plus aisés à comprendre que les puissances du Tengoku. Bien que leur statut de religieux influence considérablement le quotidien des shugenja, ils demeurent aussi des samurai et sont donc amenés à représenter leur clan, fonder une famille, défendre leur honneur et ainsi de suite comme n'importe quel guerrier (bushi).

- l'autre versant religieux de l'Empire est constitué par les Moines qui se veulent les héritiers des enseignements de Shinsei. Les moines peuvent avoir des origines assez diverses. Certains sont des heimin recueillis en bas âge par un monastère à la suite d'un désastre et élevés dans la rigoureuse discipline de leur ordre. La plupart des familles de samurai pratiquent également l'Inkyo ou retraite. A partir de quarante ans, un samurai peut choisir de se retirer du monde pour trouver l'illumination qu'il lui était impossible de chercher tant qu'il était accaparé par les devoirs de sa caste. Il lui faut alors renoncer à son nom et à tout ce qui faisait son ancienne vie et, avec la permission de son suzerain, quitter définitivement son clan pour entrer dans les ordres.
Certains clans comme le Dragon ou le Phénix voient cette étape dans la vie d'un homme comme normale et même honorable alors que d'autres comme le Lion ou le Crabe s'y plient bien plus par respect des conventions qu'autre chose. Enfin, il peut arriver qu'un samurai plus jeune soit disgracié, forcé de se retirer du monde et de renoncer à son ancienne vie pour que l'on oublie ses actes honteux. Les moines ne possèdent pas les pouvoirs des shugenja mais développent à travers une discipline physique et spirituelle rigide des potentialités humaines insoupçonnées. Ils s'intéressent davantage que les shugenja aux besoins spirituels des castes les plus modestes et nombre de monastères contribuent à l'entretien d'orphelinats ou d'hospices.
Les enseignements de Shinsei continuent à susciter de nombreux débats et durant les siècles, plusieurs sectes monastiques distinctes ont vu le jour. Bien que certaines soient apparemment en contradiction flagrante avec d'autres, toutes appartiennent à la Confrérie de Shinsei et suivent certains préceptes communs : l'ascétisme, la modestie, la compassion…
Certains courants du Shinseisme prônent l'illumination à travers la méditation, d'autres à travers le culte des Fortunes, d'autres encore par le travail du corps et de l'esprit et malgré leurs différences, aucune ne tourne totalement le dos à l'une de ces voies.
Le Shinseisme, le Culte des Fortunes et les mystères des kami élémentaires ne sont pas mutuellement exclusifs et bon nombre de shugenja sont également très versés dans le Tao de Shinsei de même que plusieurs ordres monastiques assurent l'entretien de temples dédiés à certaines Fortunes ou ancêtres prestigieux. Bien que leurs origines et leur quotidien diffèrent sensiblement, les shugenja et les moines partagent bon nombre de préoccupations spirituelles et accueillent volontiers les samurai normalement voués à la guerre ou à la politique qui souhaitent partager leurs réflexions spirituelles et métaphysiques.

La Vie, la Mort et le reste

L'unification des différents courants religieux qui existaient avant la Chute des fondateurs de l'Empire ou que leur arrivée contribua à créer peut sembler confuse mais apparemment, elle participe bel et bien d'une réalité globale unique et cohérente à ce qu'il semble.
Lorsque la vie d'un mortel se termine, son âme quitte le Ningen-Do, le monde des humains. Elle se rend auprès de la fortune Emma-O, le Juge des Morts, qui résiderait dans le pays des morts que l'on nomme couramment le Jigoku. Emma-O attribue à chaque âme le châtiment approprié à ses manques durant son existence d'être vivant.
Une fois que l'âme défunte a accompli sa punition, elle est autorisée à se réincarner, sa nouvelle vie mortelle étant la conséquence des fautes de sa vie antérieure qu'elle a oubliée.
Les âmes les plus méritantes ou qui ont accompli leur destinée quittent ce cycle et deviennent des ancêtres qui continuent à veiller sur leurs descendants.
Les âmes qui refusent d'accepter leur mort, qui s'estiment lésées ou qui s'égarent demeurent dans le Ningen-Do sous forme de fantômes et persécutent leur famille, agressent les voyageurs ou tentent vainement d'accomplir quelque chose qui leur permettra de reprendre leur route. En particulier, les défunts qui n'ont pas de famille ont plus de chances de s'égarer car les prières de leurs proches ne les soutiennent pas sur la route vers leur prochaine vie ou lorsqu'ils tentent de rejoindre les Ancêtres.

Cependant, les shugenja et les moines disent que cette croyance répandue est inexacte car incomplète. En premier lieu, le royaume des morts n'est pas le Jigoku bien que ce terme soit utilisé également dans ce sens. Le véritable Jigoku est un enfer chaotique et insensé duquel sont originaires les oni, les esprits démoniaques. C'est là que Fu Leng a abouti lors de la Chute des Cieux. On pense que les morts qui sont assez mauvais pour se retrouver dans le Jigoku sont très peu nombreux et surtout des adeptes de la magie du sang ou des adorateurs du mal.

Les âmes défuntes transitent en fait par le Meido, le Royaume de l'Attente ou elles sont jugées par Emma-O.
Puis, elles se voient envoyées vers leur châtiment avant d'être autorisées à se réincarner ou à rejoindre le Yomi, le Royaume des Ancêtres Bénis.
Il existe d'autres royaumes spirituels mais en dehors de leurs noms que peu de gens connaissent, il n'y a guère que les prêtres et les érudits qui pourraient en dire plus à leur sujet. Citons cependant pour mémoire :

- Tengoku, le Paradis Céleste ou seraient nés les Enfants de la Lune et du Soleil. Le royaume d'Amaterasu, d'Onnotangu et des Fortunes ainsi que des Dragons

- Sakkaku, le royaume de la malice dont les natifs arpentent les autres royaumes pour harceler ceux qu'ils rencontrent. Il existe plusieurs variétés d'esprits en Rokugan qui viendraient de Sakkaku.

- Chikushudo, le royaume des esprits animaux, d’où seraient originaires des êtres comme les esprits renards Kitsune ou les esprits araignées Kumo par exemple.

- Toshigoku, le royaume du massacre dans lequel des armées se livrent à un combat éternel qui ne s'interrompt jamais car les morts se relèvent aussitôt

- Gaki-do, peuplé d'esprits affamés et hostiles

- Yume-do, un pays de rêves évanescents où l'on pense que l'esprit des dormeurs se rend durant le sommeil

En dehors des érudits et des religieux, peu de rokugani maîtrisent ces concepts et la tendance générale est de simplifier à l'excès : les défunts se rendent auprès du juge suprême avant de pénétrer dans le royaume des morts ou ils seront punis et préparés à leur vie future. Pour la plupart des paysans ou des gens incultes, le terme de "Jigoku" ne désigne pas seulement l'enfer mais en fait le royaume des morts dans lequel on confond le lieu d'attente et celui du châtiment avec le royaume des démons. Nombre de samurai adoptent également ce point de vue simplificateur. Employer le mot "Jigoku" en soi n'est donc pas forcément terrifiant ou inquiétant. La nature exacte des royaumes spirituels est en fait de peu d'intérêt pour la majorité des vivants. Par contre, l'Outremonde lui est bien présent et vaut tous les Jigoku des sermons religieux…
Une fois que les âmes défuntes ont accomplies leur punition, elles perdent le souvenir de leur vie passée et renaissent à nouveau comme mortels. Dans l'absolu, selon les fautes et les manques de ses vies précédentes, un humain peut renaître dans une position analogue à celle de sa vie antérieure ou très différente. Les animaux sont ainsi considérés comme des âmes humaines réincarnées particulièrement médiocres. Les eta ou les hinin sont à peine mieux considérés, surtout parce qu'ils sont bel et bien humains. Les heimin ont un sort plus enviable et enfin les enfants qui naissent dans la caste des samurai ont certainement eu des existences relativement correctes et même honorables bien que leurs vertus n'aient pas été jugées suffisamment élevées par le juge des morts, Emma-O.

Ainsi, la vie de chacun est conditionnée par son karma, par le poids de ses actes passés. Celui qui naît parmi les eta pourra peut-être un jour dans une vie future rejoindre le Yomi s'il se comporte comme il faut alors que celui qui naît samurai et néglige les obligations de sa caste peut très bien se retrouver dans une position bien moins enviable la prochaine fois. Lorsque tout ce que les puissances célestes attendaient d'une âme précise a fini par s'accomplir à travers une multitude de vies, Emma-O lui laisse alors le passage vers le Yomi.
Bien que le juge des morts ne se laisse pas fléchir par ceux qu'il a pour tâche de punir, il prend cependant en compte l'idée que se font des défunts ceux qui sont encore vivants. Ainsi, Emma-O considérera avec une certaine attention les défunts dont la cérémonie funéraire fut particulièrement sincère ou grandiose ainsi que ceux que leurs descendants continuent à louer avec constance pour leurs actes passés. Emma-O a l'éternité devant lui et si certaines âmes peuvent être jugées en un clin d'oeil, d'autres attendront des années ou des siècles avant de poursuivre leur route. Prier pour ses ancêtres n'est donc pas seulement un moyen de se concilier leur bienveillance comme on l'a déjà vu mais aussi de leur donner un petit coup de pouce pour qu'ils aient davantage de chances d'arriver à bon port ou que leur châtiment soit un peu allégé.

L'Illumination

L'Illumination est une notion apportée à l'Empire par Shinsei qu'il est difficile de résumer mais que nous allons expliquer sous forme d'abstraction dans le cadre de ce document.  Une âme bien vivante peut atteindre l'illumination à partir du moment ou elle découvre sa véritable nature et sa place dans l'ordre des choses. La sincérité dans ses actes, le respect de l'univers spirituel et des autres hommes, la lucidité envers soi-même, la sérénité obtenue par la méditation sont autant de balises sur cette route qui n'existe pas vraiment. Il n'y a pas de réelle "recette" pour atteindre l'Illumination et si de nombreux moines pensent que Shinsei était lui-même illuminé, il en existe autant qui prétendent qu'il a simplement tenté d'expliquer une voie que lui-même était en train de suivre.
Une très belle métaphore sur le moyen d'obtenir l'illumination est fréquemment citée par les érudits ou les moines.
    On raconte que lors de l'entretien que Shinsei eut avec Hantei, le premier Empereur lui demanda à un moment de l'aider à trouver l'illumination.
   "Je ne peux pas" lui répondit Shinsei
    "Mais pourtant, vous l'avez atteinte, non ?" interrogea l'empereur.
    "En quelque sorte" répondit le Petit Maître" et je sais comment j'y suis parvenu. Mais je ne sais pas comment vous y parviendrez".

L'Illumination est censée transcender l'homme de son vivant mais cela n'est pas forcément visible. Ainsi, nul ne sait si parmi ceux qui se prétendent parfois illuminés certains le sont vraiment ou pas. De toute manière, l'illumination n'apporte rien de particulier au vivant si ce n'est qu'il est enfin conscient de sa véritable nature. On admet couramment que cette découverte modifie considérablement le karma de l'âme mortelle et qu'après sa mort, l'Illuminé atteindra très certainement le Yomi quand bien même la Roue Céleste lui aurait normalement attribué une destinée toute autre. Le seul bénéfice de l'Illumination est d'ordre spirituel. Peut-être…
Mais dans l'absolu, nul n'en est certain. Shinsei a disparu depuis mille ans et même si l'on admet la validité de ses enseignements, nombreux sont ceux qui considèrent cette quête comme futile car sans objet. D'autres prétendent que plus on cherche l'illumination et plus on est assuré de ne jamais la trouver. Enfin, certains ne voient dans l'Illumination qu'une parabole, censée aider les gens à supporter leurs vies en espérant quelque chose de meilleur.
Peut-être que l'Illumination peut offrir une possibilité à une âme quelconque ou médiocre de "brûler les étapes" dans le grand cycle de la réincarnation ?
Peut-être qu'elle ne vient qu'à ceux qui y sont prêts et qu'elle leur offre une destinée distincte de celle des autres âmes ?
Peut-être tout simplement qu'elle n'existe même pas.

Fu Leng, la Maho et la Souillure.
A l'inverse de ses frères et soeurs, le Dieu Sombre est bel et bien devenu un dieu à part entière qui peut offrir des pouvoirs tangibles à ses adorateurs. Malheureusement, ces pouvoirs passent tous par une sorcellerie impliquant l'usage du sang d'êtres intelligents, la maho.
La maho est considérée comme le plus grand crime que l'on puisse commettre dans l'Empire, à l'exception de porter la main sur l'Empereur. Qu'il s'inflige lui-même des blessures ou qu'il sacrifie d'autres personnes pour obtenir la bénédiction du Frère Déchu, un maho-tsukai (un sorcier) est un être immonde qui doit être puni par la mort. Non seulement il pratique des actes abominables mais il le fait en se prosternant devant l'ennemi éternel.
La maho peut dit-on conférer des pouvoirs considérables à celui qui cherche à s'en servir mais le prix à payer, même pour lui, est toujours terrible. Animer les morts, envoûter ses ennemis, lier un oni à sa volonté par un pacte sont des pratiques couramment attribuées à la maho. Le pouvoir de Fu Leng étant issu pour bonne part du Jigoku, de l'Enfer, y faire appel revient à accepter l'influence corruptrice du Jigoku. Ainsi, les maho-tsukai au même titre que les malheureux qui s'aventurent sans précautions dans l'Outremonde sont susceptibles d'être frappés par la Souillure, l'empreinte de la corruption.
La Souillure s'attaque de manière insidieuse à l'intégrité physique, mentale et spirituelle de ses victimes.
Certaines se voient rapidement altérées et démasquées alors que d'autres semblent parfaitement normales mais sont en fait rongées de l'intérieur. Tôt ou tard, la Souillure finit par asservir celui qui en est frappé, le transformant en esclave de Fu Leng. Quelques uns des plus puissants maho-tsukai acceptent ainsi une servitude éternelle sous forme d'êtres immondes ou de morts-vivants contre la promesse d'un pouvoir qui en fin de compte fit d'eux les esclaves d'un dieu maléfique.
Les deux principales causes de la Souillure sont la pratique de la maho et l'exposition à l'environnement de l'Outremonde. Cependant, il existe de nombreuses histoires dont la véracité est mal connue qui décrivent d'autres
moyens d'être infecté par la marque du Jigoku. Même les experts qui pourchassent les sorciers ont du mal à distinguer les faits des superstitions dans ce domaine mais une chose est sure.
Il n'existe aucun remède.
Porter l'empreinte du Jigoku est une chose terrible. Nombreux sont les samurai qui demandent la permission de faire seppuku quand on découvre qu'ils sont souillés. D'autres sont massacrés par leurs proches ou forcés de se retirer dans un monastère dont jamais ils ne pourront sortir. Lorsqu'un village heimin abrite plusieurs personnes souillées, certains seigneurs n'hésitent pas à exterminer toute la communauté avant de saler la terre et de brûler les maisons. Au mieux, on traitera avec une certaine pitié gênée et méfiante l'homme honorable qui serait frappé par cette malédiction car on croit couramment qu'elle le suivra jusque dans ses incarnations futures. Au pire, on se dépêchera de le tuer et d'oublier jusqu'à son existence. Mais nul ne peut être atteint par la Souillure et prétendre vivre comme si de rien n'était.
Fort heureusement, les cas de contamination sont rarissimes quand on ne pratique pas la maho ou que l'on n'affronte pas les serviteurs du Dieu Sombre dans les étendues corrompues de son domaine.
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