[Chronique] La Furie aux yeux Clairs

Je resterai libre.

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Par les couilles de Leviathan, même pas on me laisserait en paix UN SEUL SOIR.

Ako rentra dans l'Escale, laissant son sac de "butin" près de son bureau, elle s'empressa d'aller se vautrer sur le canapé. Kin dormait déjà sur le tapis, roulé dans une couverture. Le capitaine fit tout de même attention à ne pas le réveiller malgré son énervement.
La soirée avait été fabuleuse, rythmée, pleine d'imprévus comme elle les adore. Elle avait pu connaître un peu mieux Antegyss, non sans plaisir. Perdus dans les souterrains piégés, ils avaient tous les quatre partagé les maux et la réussite. Même le lionceau s'était montré apte au travail d'équipe, et il avait pu ouvrir ses chakras en situation réelle, sur le terrain. Bref que de bonnes choses...
... Sauf que voilà, il avait encore fallu que sa linkperle vibre, et qu'elle entende la charmante voix de Greystone porter à nouveaux des commentaires sur des faits dont elle n'avait aucune connaissance ni responsabilités. Et bien sûr, c'était une nouvelle fois Thorny qui était la cible de l'officier, parce qu'elle avait voulu se forger une réplique d'armure du Maelstrom.

En quoi ça fait d'moi un capitaine sans autorité ni sens des responsabilités ? j'étais même pas au courant ! fuuuh... et si elle se torche le cul de haut en bas et pas de bas en haut, ça va être ma faute aussi ?!

Elle posa un regard sur le sac de voyage posé près de l'escalier. Demain, elle partait pour le camp d'entraînement. Une semaine loin de ses hommes, loin de son navire, à tâcher de faire ses preuves aux yeux de ses nouveaux "supérieurs". Ô dieux que cela la gonflait sévèrement, mais qu'est ce qu'elle ne ferait pas pour ses gars ?
Elle était prête à tout, même à tendre l'autre joue devant Greystone pour avoir la paix, mais l'accoudoir du canapé faisait déjà les frais de sa frustration ; et le pire c'est qu'elle savait parfaitement que ça allait continuer. Elle s'était engagée dans une voie difficile, à chaque fois qu'il n'y aurait plus de papier aux chiottes, ce serait toujours de sa faute. Chaque fois que Greystonne verra un faux-pli sur une chemise, ça sera TOUJOURS de sa faute. De toute façon, c'était déjà son quotidien depuis des années, il allait juste devenir plus lourd. Elle devait juste fermer les yeux et se préparer à encaisser. Le prix à payer pour l’amnistie totale pour tout l'équipage.

Inspire, expire, fais le vide. Laisse l'ether couler à flot régulier, ne cède pas à l'obscurité. Laisse juste couler, comme les vagues...

Les yeux fermés, assise en tailleur, Ako se laissa entrer dans une transe méditative. Demain, elle ferait de son mieux. Demain, elle ira rentrer dans le lard de ces gros sacs d'autorité qui pensent sans doute qu'ils vont la dresser et prendre leur revanche. Demain, elle sera calme, silencieuse, et fera ce qu'on lui dira de faire. Jamais son regard ne changera pour autant. Le Maelstrom peut croire autant qu'il veut qu'il contrôle la mer, c'est la mer qui les accepte et porte leurs navires. Personne ne peut prétendre contrôler l'Océan.

"Même à genoux, je resterai libre."

Aller, déguste !

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"Rahz, encoure vingt minutes !"

J'en peux plus, je suis crevée. Cinq jours que je déguste, que je suis le ver dans le fruit, la parias, la criminelle. Je l'ai voulu, j'assume ces regards et ces grognements, ou même d'être mise à l'écart et traitée comme un... ouais comme moi quoi. En fait, je crois que le plus dur ce n'est pas l'entraînement, un entraînement militaire c'est difficile de base et puis j'en ai vu d'autres, mais... je crois que le plus dur c'est d'admettre qu'à leur place je ferai pareil.
C'est vrai quoi, si c'est pas eu que j'ai emmerdé, ce devait être leur prédécesseur ou leur collègue, ou leur ami... bref. A leur place je me détesterai aussi en fait, et c'est chiant de me dire que je fais tous ces efforts pour satisfaire des gens dont j'ai rien à carrer, forcément j'y mets pas autant du miens que je devrais.

"T'appelles ça courir ?! t'as des jambes de lalafell ? non ? Alors plus vite !"

Je soupire, je continue, mes jambes tremblent mais je continue en espérant ne pas m'écrouler devant les autres. Heureusement, on m'a laissé mes linkperles. Je peux écouter mes gars, ou les mercenaires, parfois j'arrive à leur parler, entendre la bonne humeur et la simplicité de la vie me fait du bien. Je me raccroché à ce qui est vraiment important : rien. Grand-père dit "il faut savoir apprécier ce qui te fait du bien, le reste tu ne feras que te faire chier à vouloir l'atteindre". Ce qui me fait du bien, en ce moment, ce sont les voix et les rires de ceux que j'apprécie.
Ça y est, je sens la jambe droite lâcher. Je m'étale dans l'eau, la tête dans le sable, je bouffe de l'écume. J'les entends rire, je me redresse sur mes bras. Tiens, ils tremblent aussi. J'entends des pas derrière moi, allez, ferme les yeux et encaisse Rahz.
Je me réfugie dans le son de leurs voix, dans leurs rires, dans ce souvenir de cette soirée avec Oyuun, Hiro et Antegyss, dans le visage bourru de Bjarnulf qui lève le pouce, même dans les engueulades de Thorny et Ishaya qui finissent quand même par sourire. J'entends mais je n'écoute pas les braillements de l'officier. Je suis lâche, je fuis, même dans mes pensées, je suis ce que je ne veux pas connaître. Foutez-moi la paix... juste, foutez-moi la paix... Je pose mon regard sur l'horizon.

"Vers l'infini, et on verra...
- Qu'est ce qu'elle baragouine encore la miqo'te ?!"

On me soulève de terre. C'est un hyur qui me porte, pas vraiment délicat mais déjà plus que les autres. Il ne dit rien, je sens qu'il m'éloigne de l'officier braillard. Je n'entends même plus ce qu'ils disent.. putain je suis vraiment sur les rotules. Je déteste m'afficher comme ça, mon orgueil se fait malmener ici...
L'armée, la gloire, la richesse, les honneurs... peu m'importe. Je n'aspire à rien d'autre qu'à vivre parmi le commun des mortels, la légende fera le reste... Je suis lâche, faible, orgueilleuse, colérique, cupide, je me fiche des autres, des lois, du monde, tellement égoïste... tellement vraie... une petite chose qui s'amuse à jouer au soldat. Je pourrai tout laisser tomber, disparaître avec Rihnn et Ko'to, je ne suis pas indispensable. Je ne l'ai jamais été.

Pourquoi je penses à tout ça ? Je suis sur le point de craquer. Une porte s'ouvre. Je me retrouve dans un baraquement, le hyur me pose sur ma couchette avant de sortir.

"Bien joué, Rahz."

Je sens mes yeux se fermer tout seul. Je souris un peu ; savoir apprécier ce qui te fait du bien, ne cherche pas à obtenir le reste. Si pour un seul, je vaux le coup, et que pour les autres je ne vaux rien, ça vaut la peine de continuer... peut être ?

Une question d'autorité...

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J'ai vu la nuit passer à travers la fenêtre. J'aime bien le bureau de Greystone, il est apaisant... et pas prudent. J'aurais pu fouiner dans sa paperasse ou que sais-je ? Il a décidément d'la chance que j'l'aime bien c'lui là... héhé.
Si seulement il pouvait se montrer devant les gars comme il est avec moi. Jouer au p'tit chef, ça lui va tellement pas, il mérite tel'ment d'respect... quand il est juste Greystone. Mais il est plus têtu qu'moi, autant qu'papa, et il a plus de bonnes intentions qu'man. Va falloir que je rectifie l'tir... mais ça va pas être évident tant qu'il s'obstine à vouloir mater des corsaires comme on dresse des soldats... on s'ra jamais des soldats, jamais.

Je soupire, le soleil se lève sur l'horizon. Il a une belle vue d'ici. Y a pire comme cellule hein, de quoi j'me plains ? J'imagine Rihnn en train d'astiquer le pont en insultant le monde entier, Mako'to et Thorny en train d'crier à l'abus d'autorité -ils auraient pas tort mais bon- et Ishaya soupirer parce que son grand ami nous a encore fait des misères.
Son grand ami, mais aussi le miens, au fond... au fond ce n'est qu'une question d'autorité. Une autorité sur papier. Aucun papier nous a jamais dit quoi faire et à qui obéir. Même moi, je ne suis rien, rien qu'un petit chat qui a mérité leur respect et qui peut le perdre à chaque instant. J'espère ne pas foirer, j'espère ne pas les perdre, car plus je leur dit d'obéir à Greystone sans qu'ils en voient les bons côtés, moins ils comprendront, moins ils voudront suivre, et je ne serais plus crédible ni pour eux... ni pour moi. En même temps, si c'était pas Greystone j'aurais depuis longtemps pété un câble... je ne vois personne d'autre que lui, c'est le seul que j'estime vraiment dans cet uniforme. J'peux pas demander aux autres de respecter un type que même moi respecterais pas. 

L'éclat du soleil commence à me piquer les yeux, je doit détourner mon regard de l'extérieur.
"Mettez à profit ce temps pour réfléchir à ce que vous voulez."
Ce que je veux... ça n'a pas changé. Je n'ai jamais rien promis à mes hommes... hormis la liberté. C'est tout ce que j'ai à offrir.


C'est tout ce que j'ai... tout ce que je vaux.

"Eh, tu sais...?"

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"Tu te souviens au début ?
- Ouais, on rêvait d'aventures et de grands espaces, et maintenant..."

Quelque part, un rocher solitaire, sur une rivière plus fraîche que la bière, il n'y avait que nous l'espace de quelques heures. Il avait juste suffit d'un appel et d'une disparition fortuite, rien de bien méchant, juste quelques heures pour parler, boire, loin de nos responsabilités, des sourires de façade, des situations gonflantes entre conflits d'égos et d'intérêts.

"Deux éponges engorgées forcées de se jeter l'une contre l'autre pour évacuer le trop plein !"

Elle était bonne tiens celle-là. Mais c'était pas si loin de la vérité. C'était bien d'imaginer des trucs qu'on ferait jamais, juste pour rêver un peu, échanger, parler de notre raz-le-bol, des gens, des gils, des amis aussi. Qu'est ce qu'on ferait pas pour eux hein ?

"Si tu veux, j'viens chez toi et j'gueule sur tes gars à la mercenaire, pour voir ?
- Et moi j'fais pareils sur les tiens à la pirate ?
- ... ouais, ils comprendraient rien. Ça f'rait bizarre.
- Trop... trop bizarre."

Le rire, meilleur des remèdes. Il m'a parlé de ses problèmes, sa fiancée disparue, il s'inquiète. J'voudrais tellement l'aider mais je sais pas quoi faire. Tout comme il peut rien faire pour moi et mes emmerdes avec p'pa.
Alors il m'a prise contre lui, on a r'gardé le ciel en racontant des conneries. Y a tellement de trucs qu'on a envie d'faire. Y a tellement de choses que j'ai envie de voir, de vivre. C'est tellement bien en fait d'avoir quelqu'un à qui parler comme ça sans que ce soit un gars d'l'équipage. Un regard à la fois extérieur et qui m'connait tellement bien. J'crois que je suis arrivée à lui remonter un peu le moral aussi.

"Eh, Biquet.
- Hm ?
- Si t'as pas envie de sourire, faut pas de forcer.
- Ouais, t'as raison."

Punaise, j'crois que j'me suis fait pousser une graine de sagesse. Demain, c'est le début du Festival de la Veillée des Saints, ça va m'aider à diminuer mon quota de pensées matures. Y a les poteries aussi, on les a toutes vendues, j'lui ai dit. mais vu son recrutement de malade va falloir doubler les gains de notre exploration si on veut se payer ce voyage commun pour tous nos compagnons, là y aurait à peine de quoi payer l'auberge... j'me sens un peu con quand même. Victime de son succès c't'enfoiré ! tsss... C'est pas grave. Doit bien y avoir trois ou sept cuirassés ravitailleurs impériaux qui ont pas l'utilité de leur cargaison.
J'crois qu'on est d'accord sur le principe.

"On devrait recommencer un peu à penser à notre gueule.
- Ouais, t'as raison Biquet."

Tu me dis souvent que sans moi t'en serais pas là. Mais sans toi, j'sais pas où j'en serais. Un jour, je t'en parlerai... pour le moment mon égo me dit d'aller me faire foutre.
Eh, tu sais... y a tellement de choses... que j'arrive pas à dire... à ceux qui me sont chers.

Patience, équilibre, concentration.

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Je vais devoir m'y faire il faut croire. Je me retrouve avec un deuxième disciple. Je commence à croire ce que disais je-sais-plus-qui comme quoi le nombre de moines allait augmenter. J'espère qu'ils ne s'imaginent pas que c'est juste une histoire de castagne et de chakras super classe. Bref, où j'en étais...?
Ah oui, ma nouvelle disciple. Déjà, si j'ai accepté de la prendre c'est qu'elle a un peu plus de motivation que "taper poing trop cool", ça, c'est un bon départ. C'est vrai qu'elle a gagné son dernier tournois à mains nues et que y a quelque chose dans son style. Elle pourrait juste apprendre à être une simple pugiliste, mais y a autre chose, non, y a quelque chose en elle. Je sais pas ce que ça va donner, j'lui ai fait aucune promesse et j'compte pas la ménager.

"Une bassine, de l'eau."

Quand j'ai commencé, grand-père m'a fait faire ça pendant six mois. Bon, je pense pas qu'il faudra autant pour elle, c'est déjà une combattante et moi j'avais que neuf ans et du jus de mog dans les biceps. Toujours est-il que la méthode fonctionne, et elle a pas rechigné déjà ça, c'est un deuxième bon point. J'en connais qui ont piqué une crise de nerfs au bout d'une heure.

"Équilibre, patience, concentration..."

Elle a frappé de l'eau, du plat de la main, pendant plus d'une heure jusqu'à ce qu'elle ne sente plus ses mains. Elle connait son objectif mais si elle continue ainsi elle ne tardera pas à réaliser combien sa force va augmenter en plus de ces trois points, je ne lui dis rien pour le moment, je garde la surprise comme grand-père l'a fait. J'espère juste que C'lya, Rihnn et Hiro vont pas vendre la mèche. De toute façon, elle fait ce que je lui dis sans discuter pour le moment. Équilibre, patience, concentration, c'est un bon début dans une formation de moine.

"Ce sera long. Ce sera difficile. Tu vas me détester. Mais tu vas apprendre."

Grand-père, je ne sais pas si je te reverrai un jour... mais je tiendrai ma promesse. Je ferai ce que je peux pour le Poing de Ralgr et l’École de la Splendeur. Je ne sais pas si je suis un bon maître, mais si on vient me chercher, c'est que je dois être un bon choix... enfin... j'espère...

Un biquet et un chaton s'en vont en fugue...

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JJ'ai laissé un mot sur la table, j'aurais jamais cru que ça serait aussi facile de les faire quitter l'Escale juste assez longtemps pour pouvoir me tirer en douce sans personne pour me tomber sur le poil. Non parce que vous me direz, c'est super de vivre tous ensemble, mais y a aussi le côté du « je peux pas faire un pas sans croiser quelqu'un » à prendre en compte !
Bref, après qu'on ai réglé les derniers détailes de notre « fuite subtilement discrète » avec Biquet, on s'est donné rendez-vous à l'Aerodrome et j'ai filé à la miqo'te.

Ils étaient tous partit à la Coupe, j'les entendait s'amuser dans la Linkperle, ça m'a fait sourire. J'ai pris mon temps dans la rue, mon sac sur le dos, à marcher en regardant le ciel. Et le plus drôle, c'est que j'suis rentrée dans personne !
J'ai payé un batelier pour m'amener à Limsa. J'me suis retrouvée dans cette barque et ça m'a rappelé des souvenirs de l'époque où je voyageais seule, avant l'Eternal. Quand j'ai quitté l'Arcadia parce que j'étais jeune et orgueilleuse, et que j'voulais m'émanciper du père et d'la seconde que j'arrivais pas à supplanter. J'étais vexée comme pas deux !
On s'est raconté deux ou trois histoires avec le type, j'ai essayé d'refaire le récit d'la naissance de Skar mais rien à faire je fais pas d'aussi belles imitations, j'me suis carrément plantée.

Arrivée à Limsa Lominsa, j'ai pris mon temps sur le marché. J'avais un peu d'avance. J'ai pris un sandwich au Bismarck et j'ai regardé les navires sur le port... jusqu'à ce que je me rende compte que j'étais en retard. C'est là que j'ai courru comme une dératée, mon sandwich dans la bouche, jusqu'à l'aérodrome pour ne pas faire attendre Biquet !
Sauf qu'il était pas là.
J'ai laissé partir l'aéronef, j'ai attendu, attendu... toujours rien. Je commençais à être un poil agacée alors je l'ai appelé.

« Chaton ? Attends t'es où je t'attends depuis une demi heure !
- Me la fais pas à la lalafell hein, c'est moi qui t'attends devant le guichet depuis vingt minutes ! Et vu ta taille si t'étais là j't'aurais pas raté alors ramène ton fessier fissa !
- Ako, j'te jure que je suis à l'aérodrome là... »

C'est après dix minutes de débat qu'on a réalisé que je l'attendais à l'aérodrome de Limsa Lominsa, et que lui m'attendais à celui d'Uldah. Et on a perdu une heure sur le transport ! Enfin bref, o a tiré à pile ou face pour savoir lequel de nous allait rejoindre l'autre, et par linkperle je dois dire que c'était pas facile, mais j'ai gagné ! Ou alors il a fait semblant de perdre vu que j'ai triché. Bref... il m'a rejoint, et on a enfin pu prendre cet aeronef bien après le coucher du soleil.
Là, je suis dans notre cabine, la couchette du dessus que j'ai réussi à négocier en acceptant de dormir avec les sacs, vu ma taille et vu la sienne... et vu la taille du placard à balai qui nous sert de cabine. Il est déjà en train de pioncer. On a ouvert le hublot et le vent nous berce doucement... on sera arrivé demain.
Je vais être honnête... on a aucune idée de ce qu'on va faire. Tout ce qu'on sait c'est où on va et une vague idée de ce qu'on voudrait trouver. Normalement, deux manacutter nous attendent au point de rendez-vous, c'est quand même chouette d'avoir des alliés chez les pirates de l'air. Bon si Nathael apprend que je fricotte encore avec eux je vais prendre le sermon de ma vie... j'espère qu'il va bien lui aussi.

« Hey, chaton ?
- Hm... ?
- Tu crois que leur bouffe est bonne ?
Je bascule sur le côté et me montre la tête en bas à mon acolyte, couché sur le dos les bras croisés derrière la tête. Il me sourit, toujours avec son éternelle bonne humeur. Mais elle est bien plus visible depuis qu'Asumi est de retour.
- Tu paries qu'ils bouffent des fruits vachement bizarre ?
- Et genre pas d'viande ?
- Avec plein d'épices...
- Arrêtes, tu m'fais saliver, j'ai pas pensé à manger avant de partir... »

Je rigole, et je lui tends la moitié de mon sandwich que j'ai pas mangé au final. Y a des miettes partout, au final, on finit tous les deux sur la couchette du haut, assis entre les valises, à dormir contre le mur. On va se payer un mal de dos monstrueux demain matin...