[Rapport] La Secret du Tombeau

Mandaté par l'Ordre des Deux Vipères, l'Institut Ravenswood a envoyé un de ses agents pour collaborer avec les autorités dans le cadre de cette enquête sur le tombeau de la Garde de Nophica, dans la Forêt Centrale.

Portée volontaire, Tsuki Kakita s'est rendue sur les lieux avec son arsenal habituel, trois fioles d'eau bénite de la cathédrale ishgardaise, un ethérimètre à pression, ainsi que le nécessaire pour pratiquer un rituel de purification sur place. Partie de l'institut en début de soirée, elle a rendu son rapport au matin à ses supérieurs. Une copie a été placée dans les archives ouvertes de l'institut.

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"... Je me suis immédiatement sentie à ce rendez-vous comme l'intruse. Je pensais que l'Ordre des Deux Vipères avait mandaté plusieurs personnes, il semblerait que je me sois trompée. Cette opération m'a semblé d'entrée de jeu réservée à un cercle bien précis, à savoir la Compagnie Fantôme et Cyrcée-sama. J'ai senti la méfiance mais ne m'en suis pas formalisée, et j'ai tâché de coopérer du mieux que j'ai pu.

Les méthodes concernant l'assaut sur les troupes garlemaldaises en poste devant le tombeau ne sont pas de mon ressort, je les ai trouvé efficace, et me suis portée en soutient dès le début des combats. J'ai eu la chance de ne pas être blessée. La présence de deux soigneurs n'a toutefois pas laissé le problème des blessures entraver la mission. Je me suis contentée de faire mon travail, vérifiant avant l'assaut que aucun de ces garlemaldais ne portait de trace de possession ou d'influence néfaste issue du tombeau. Ils avaient l'air préoccupés par ce qui se passait à l'intérieur, avant que l'assaut ne mette fin définitivement à leurs inquiétudes.

Une fois le périmètre sécurisé, j'ai usé de mon ethérimètre à pression tout en suivant le reste du groupe dans le tombeau. Nous y avons découvert les tombes des sept membres de la Garde de Nophica, ainsi qu'un véritable massacre du reste de l'escouade garlemaldaise.
Après avoir demandé la permission, j'ai effectué un tour de la salle afin de déterminer la densité d'ether corrompu à l'intérieur. Sans réelle surprise, mon appareil s'est emballé lorsque je me suis approchée de la tombe de leur chef, William, le détenteur du Gant du Jugement. Je l'ai aussitôt signalé. Cela n'a, semble t-il, pas été pris en compte puisque mes collègues -si je puis me permettre l'expression- en étaient déjà à chercher le moyen d'utiliser les six armes accrochées au dessus de la tombe de feu William. Là aussi, je me suis aperçue que les armes avaient été décrochée récemment, et que par conséquent les garlemaldais avaient dû réveiller de la même manière ce qui les avait tué. Cela ne sembla pas plus les intéresser. Devant tant d'impatience, je les ai donc laissé faire et me suis empressée d'examiner la scène de crime en silence, cadavres et murs, afin d'anticiper le plus possible ce qui allait forcément s'en prendre à nous d'une minute à l'autre. J'ai pu en déduire que les garlemaldais avaient été tués par une arme et portaient des traces de brûlures, je n'ai cependant pas eu le temps de chercher à savoir laquelle des armes exposées avait versé le sang qu'ils avaient réussi à ouvrir la tombe.
Je mentirai si je ne disais pas qu'à cet instant, j'étais déjà certaine que la personne qui portait le Gant du Jugement dans cette tombe n'était pas William, pour la seule et unique raison que les garlemaldais avaient été tués avec une arme et non juste le gant, mais une seule arme, pas six, et que les autres tombes ne présentaient aucun signe de corruption. Mes déductions étaient fondées, quelques minutes, peut-être secondes, de plus et j'en aurais fait part au raen archer qui paraissait tout aussi méfiant que moi. Je n'ai entendu que son nom "Malagud".

La suite m'a donné raison, bien que je n'en ai pipé mot. Confirmant mes suppositions, la créature mort-vivant qui est sortie de la tombe portait une lance. Celui qui reposait dans cette tombe était celui que l'on nommait "le Vigile". Il aura certainement tué William pour s'emparer de sa relique, et l'avons entendu, de son propre aveu, que d'après lui son ancien chef était "incapable d'en mesurer la puissance". Tous les indices d'une corruption, si son état de revenant ne suffisait pas déjà à le prouver.
L'affrontement a été bien plus rude. J'ai estimé que nous étions suffisamment nombreux pour que je puisse prendre quelques secondes et verser l'eau bénite sur ma lame. A côté de moi, j'ai vu Malagud prendre le temps, lui aussi, de préparer une flèche enflammée. Ce cocktail détonnant me sembla être un plan efficace. J'ai pris un risque calculé, misant sur la confiance immédiate de l'archer, en lui criant d’attaquer juste avant ma charge. Il l'a fait sans hésiter, hélas la flèche n'a pas touché sa cible. Le Vigile Corrompu a non seulement renvoyé le trait à l'envoyeur, et blessé ce dernier, mais aussi paré mon coup. L'eau bénite n'y a rien fait sur le moment. J'admets m'être sentie coupable de cet échec.
C'est la hyure aux cheveux violets qui a finalement réussi à ceinturer et neutraliser le mort-vivant, en criant le nom d'une technique que je ne saurais redire. La xaela qui portait une lance a fini de l'achever. Le gant a alors commencé à concentrer de l'ether pour "soigner" son porteur non-mort. Je n'ai pas hésité et j'y ai planté mon katana. Le gant semblait crier de douleur dans un sifflement sinistre. Il en fut de même pour le Vigile qui, avant de succomber définitivement, prononça le nom de "Paul", ce nom ne figurait sur aucune des autres tombes. Le gant est finalement tombé en poussière.

Je crois que le plus surprenant, c'est qu'on me l'ai reproché. Les informations que l'on m'a transmit sur les deux roegadyn étaient fausses, ils étaient visiblement prêts à envisager la possibilité d'étudier, voir de se servir d'un objet corrompu pour atteindre leurs objectifs. J'ignore si leurs préjugés flagrants ont contribué à leur jugement, mais j'estime avoir évité à ce gant de corrompre qui que ce soit d'autre. Je pense même que le fait qu'il soit tombé en poussière sous une lame imprégnée d'eau bénite est la preuve qu'il n'y avait aucun moyen de le purifier, cette relique était corrompue de toute manière.
Par franchise, j'ai montré mon visage et laissé des indications pour me retrouver si besoin, je doute qu'ils le fassent. J'ai écouté leurs reproches, me suis excusée d'avoir interféré dans leurs projets sans faire part de mon opinion, et je suis partie après avoir pris le temps de remercier l'archer pour son soutient. Avant de quitter les lieux, et j'ai effectué le rituel standard de purification en brûlant de la sauge et bloquant l'accès au tombeau par le sel. J'ai regagné l'ethérite la plus proche, et quitté la forêt après avoir vu l’aéronef de la Compagnie Fantôme décoller.

Conclusion : Je pense qu'ils vont continuer l'enquête sur la personne prénommée "Paul". Je ne pense pas que l'Institut devra s'en mêler à nouveau à moins d'y être officiellement convié par les intéressés (et non un intermédiaire). Je doute fortement que cela arrive, ma présence n'était clairement pas désirée. De plus, et si je puis me permettre une opinion personnelle, j'estime que toute personne pouvant envisager sérieusement la possibilité de faire autre chose avec un tel objet, que de le détruire, doit être elle-même considérée comme potentiellement aussi dangereuse que la relique elle-même.
Dans le cadre de cette mission, j'estime l'avoir menée à bien dans le sens où le tombeau est à présent sécurisé et la relique corrompue hors d'état de nuire. Par conscience professionnelle, je me rendrai à nouveau sur les lieux dans la semaine, puis trois fois au cours de la prochaine lune, afin de vérifier qu'il n'y a plus aucune manifestation d'ether corrompu à l'intérieur de la sépulture.
Jusqu'à nouvel ordre, vous pouvez considérer mon travail sur ce dossier comme terminé.